QUELLE PERCEPTION DE LA VIDÉOSURVEILLANCE CHEZ LES SALARIÉS ?
19 avril2023
Le sujet de la sûreté au travail et de la protection des salariés par rapport aux agressions physiques ou verbales dont ils peuvent être l’objet sur leur lieu de travail est assez peu abordé dans les médias. Horoquartz avait demandé à Opinionway d’analyser cette thématique auprès de 2000 salariés français, notamment pour mesurer leur perception des outils de sécurité électronique, dont la vidéosurveillance.
Entretemps, la crise sanitaire est passée par là, modifiant encore plus la vision -voire les préjugés – sur cette brique essentielle de la sûreté. Aujourd’hui l’opposition au déploiement d’un système de vidéosurveillance en entreprise est devenue marginale, si tant est bien sûr que les règles soient respectées et les finalités comprises.
Quelle réalité concernant l’insécurité en entreprise ?
L’étude d’Opinionway pour Horoquartz avait mis en évidence l’existence d’un certain nombre d’agressions envers les salariés. Ainsi, 36 % des salariés interrogés déclaraient avoir reçu des menaces et des insultes répétées sur leur lieu de travail lors des 5 dernières années. Quant aux agressions physiques, certes moins nombreuses, elles concernaient quand même 8% des sondés sur cette période de 5 ans. 17% des personnes interrogées déclaraient avoir été victimes de vols sur le lieu de travail, le plus souvent d’effets personnels.
L’exposition aux agressions est très dépendante du métier exercé. Ainsi, les salariés les plus concernés par les menaces et insultes sur leur lieu de travail sont les fonctionnaires et plus généralement les agents des services publics (transports, personnel de santé, enseignement). Toujours selon cette étude, ces actes de violence sont en partie commis par des personnes extérieures à l’entreprise (visiteurs, clients…), 51 % pour les agressions et 55 % pour les menaces et insultes.
Quelles répercussions pour les entreprises ?
Ces actes de malveillance peuvent fortement perturber un service et déstabiliser un salarié. Ces expériences sont en effet traumatisantes. L’entreprise peut alors faire face à de l’absentéisme long ou répété. En effet, il semblerait que ces agressions entraînent une augmentation du nombre des arrêts de travail et du turn-over. 8 % des salariés interrogés par Opinonway déclarent avoir eu recours à un arrêt de travail suite à un problème de sécurité dans leur entreprise.
Certains travailleurs peuvent même être tentés de changer d’employeur et de travail pour fuir leurs agresseurs ou encore le lieu d’agression. 5 % des personnes interrogées affirment avoir changé de travail à la suite d’un événement de ce type.
Quelles sont les attentes des salariés vis à vis de la sécurité en entreprise ?
3 types de solutions émergent quand on demande l’avis des salariés. Ils réclament tout d’abord plus de formation et d’information sur les problèmes de sûreté dans le cadre du travail. Les systèmes de contrôle d’accès avec badge sont identifiés comme la meilleure solution technique pour prévenir les problèmes de sécurité puisque 64% des salariés citent cet équipement en premier. Plus étonnant, la vidéosurveillance arrive juste après avec 60 % des salariés sondés qui pensent qu’un système de vidéosurveillance est une autre solution efficace à ne pas négliger pour qu’ils se sentent davantage en sécurité.
Vidéosurveillance : un changement dans la perception des salariés ?
Quelques années en arrière, la vidéosurveillance en entreprise n’avait pas forcément mauvaise presse mais n’était pas forcément très bien vue non plus ! Nous entendions parler de Big Brother et de flicage. Aujourd’hui, les choses semblent avoir changé. Les travailleurs ont compris que les caméras étaient là avant tout pour assurer leur sécurité.
La crise du Covid est probablement venue renforcer ce changement de paradigme. En effet, les caméras de vidéosurveillance se sont révélées particulièrement utiles pour garantir un niveau de sûreté constant alors mêmes que les équipes de sécurité n’étaient plus forcément présentes physiquement. Ainsi, d’après une autre étude réalisée par Horoquartz auprès de 120 responsables de la sécurité juste après le premier confinement, 38% des décideurs pensaient qu’ils devaient renforcer leur équipement en vidéosurveillance. Cette situation exceptionnelle avait en particulier mis en évidence un nombre de caméras souvent insuffisant pour couvrir les sites quand la présence humaine n’était pas assurée. Cette utilité de la vidéosurveillance n’a pas échappé aux salariés qui étaient sur les sites.
Concernant les abus possibles de l’utilisation des images, les travailleurs ont désormais intégré que la vidéosurveillance est extrêmement bien encadrée par la loi française et par la CNIL. Elle stipule que les caméras de surveillance sont légitimes pour assurer la sécurité des biens et des personnes, mais qu’en aucun cas elles ne doivent porter atteinte au droit à la vie privée des salariés. À noter également que seules les personnes habilitées peuvent visionner les images.
Un système de vidéosurveillance a un effet dissuasif qui n’est plus à démontrer, et encore plus s’il est clairement affiché. Son rôle est crucial dans l’identification des auteurs d’actes délictueux dont sont victimes les salariés. Même si le traumatisme est réel suite à un événement de ce type, le fait de pouvoir identifier et poursuivre les auteurs ouvre des voies de recours pour les victimes. Ces dimensions sont aujourd’hui clairement perçues par tous, dans un climat général d’insécurité ressentie qui va croissant. Ainsi, l’opposition au déploiement d’un système de vidéosurveillance en entreprise est devenue aujourd’hui marginale, si tant est bien sûr que les procédures soient respectées.